J'ai fait le choix de déscolariser mes enfants

 

Si j'avais su, il y a 4 ans, que je ferais l'enseignement à la maison, je ne l'aurais pas cru.

Pour moi, c'était le passage obligé, l'école.

Mais voilà, la vie a choisi autrement.

Ma fille aînée est en CE2. Elle a ses amies. Elles se connaissent depuis la maternelle.
Elles venaient coucher à la maison.

CE2. Les problèmes commencent. Mais, pour moi, les filles (les copines de ma fille) se cherchaient, c'est l'âge. Je ne réagis pas trop, j'essaie tout de même de faire baisser les tensions. J'écoute l'une, puis l'autre quand cela se produit à la maison. Mais à l'école, je ne peux rien faire.

CM1. Ma fille devient le punching-ball. Un coup je te parle, un coup je ne te parle plus. Je vois régulièrement son instituteur, qui me dit qu'il va surveiller à tout ça.
C'était du harcèlement moral.
Ma fille commence à avoir des colères. Elle explose rapidement. Parfois le sourire n'était plus là.
En fin d'année, un jour, elle a même parlé de mort.
On a parlé énormément avec elle. Nous étions à son écoute.
Je préviens son instituteur, que l'année prochaine ça ne se passera pas comme ça. Que nous réagirons.

Cm2. Début d'année scolaire, ça se passe bien. Ouf. Mais notre soulagement disparaît rapidement. Les problèmes recommencent mais c'est beaucoup plus violent.
En février 2009, un lundi matin, ma fille est dans un état terrible. Elle ne veut pas aller à l'école. Ok je ne te mets pas à l'école mais ce soir, nous allons voir ensemble ton instituteur (qui était également le directeur de l'école). Ok.
Je prends rendez vous avec lui. Ma fille lui explique le problème. Il lui dit qu'il va convoquer les filles le lendemain. C'est ce qu'il a fait, mais imaginez qu'une des filles a tenu tête, et surtout n'a pas respecté le directeur. Mais je suis sur et certaines que les parents n'ont pas été convoqué.
Puis les problèmes sont allés beaucoup plus loin.
Le harcèlement moral est passé en harcèlement physique. Imaginez les 2 ensembles.
Je devais, le matin, sortir de ma voiture, car les filles attendaient la mienne pour lui faire des croches pieds etc...
Mais pas que ça, il y avait également des mots de dévalorisation qui fusaient. Ses soit disant amies, menaçaient d'autres enfants pour qu'ils ne parlent plus à ma fille.
Avec d'autres mamans ont surveillé ma fille à la sortie de midi et à 16h30. Comment est son visage ? Elle pleure ou elle sourit !!!!!
C'était devenu l'enfer que ce soit à la maison pour toute la famille mais également pour ma fille à l'école.
Le fameux dimanche 29 mars 2009, ma fille commence à nous dire qu'elle ne veut plus jamais retourner à l'école. On avait beau lui parler, là elle ne voulait plus rien entendre.
Je connaissais déjà l'enseignement à la maison (IEF = Instruction En Famille) car ma sœur le faisait depuis 1 ans.
J'ai pris contact avec une coordinatrice de l'association Les Enfants D'Abord (LED'A).
Elle me dit qu'il faut envoyer un courrier en recommandé dans les 8 jours depuis l'absence à l'inspection académique et à la mairie et prévenir l'école.
Nous avons parlé, parlé, parlé, beaucoup parlé avec mes filles et avec mon mari. C'est une décision qui se prend en famille. On a parlé aussi de la mettre dans une autre école. Elle nous a dit, j'y ai pensé mais non, je sais que j'aurai également des problèmes.
Pour elle : scolaire = problème de socialisation.
Disons qu'elle a très très peur que cela recommence.

Donc nous prenons la décision de déscolariser nos enfants.
Je peux dire qu'à l'époque c'était une décision très difficile à prendre. Nous ne savions pas où nous mettions les pieds, comment nous allons gérer l'enseignement.

Le 2 avril 2009, je rencontre le directeur de l'école pour lui informer de notre décision. J'appréhendais car je ne voulais pas qu'il juge mon choix et surtout qu'il n'essaie pas de me faire culpabiliser. Mais non oh grande surprise. Par contre il me demande "J'espère que ce n'est pas de ma faute" (bon phrase dans le genre). Cela m'a marqué mais je n'ai pas réagi car à l'époque je ne voyais pas pareil que maintenant. J'étais plutôt inquiète de la santé de ma fille. Puis il me dit : "Je n'ai jamais vu une classe pareil, j'ai l'impression de marcher sur des œufs et que ça va exploser à n'importe quel moment !"

Euh hein quoi !! Il faut savoir que j'étais parent délégué principal de l'école. Et c'était la 1re fois que j'entendais ça. Heureusement que j'étais assise. D'ailleurs je n'ai même pas pu répondre à ça tellement j'étais surprise, étonnée (je dirais que ses mots là ne sont pas assez fort lol)


Pendant encore 1 an et demi environ, ma fille piquait de grosse colère très violente, je dirais même de la rage.
Maintenant, aujourd'hui je peux dire que ma fille sourit, qu'elle n'a plus ses colères, même si parfois elle rouspète mais nous la laissons et ensuite nous sommes à son écoute.

Elle sait qu'elle sera écoutée.

Avant elle ne faisait plus de câlins, elle me rejetait. Maintenant, c'est elle qui les demande.


Je suis sur que nous avons sauvé notre fille.

Quand je lis l'article 3 paragraphe 3 de la convention internationale des droits de l'enfant :

"Les états parties veillent à ce que le fonctionnement des institutions, services et établissements qui ont la charge des enfants et assurent leur protection soit conforme aux normes fixées par les autorités compétentes, particulièrement dans le domaine de la sécurité et de la santé et en ce qui concerne le nombre et la compétence de leur personnel ainsi que l'existence d'un contrôle approprié."

Je me dis mais cette article n'est pas respectée, car ce n'est pas vrai les enfants ne sont pas protégés et encore moins aider.

Voici le texte adapté aux enfants :

"L' État est responsable des institutions (école, police, justice...) chargées de t'aider et de te protéger."

Quand j'ai lu ça à ma fille, elle m'a répondu avec un visage moqueur : "Oui oui ils m'ont super bien protégé !!!!"




Si je raconte notre histoire, ce n'est pas pour la pitié ou pour autre chose.
C'est simplement pour partager ce que ma fille, ce que nous la famille avons vécu.
Pour dire qu'il est temps de protéger nos enfants.
Qu'il est temps que les choses changent.
Ma fille n'est pas un cas isolé, la violence à l'école est devenue un quotidien.

Mais pourquoi cette violence ?
Je ferais un article la dessus en y mettant mon point de vue, comment je vois les choses.

Je n'impose aucunement ce que je pense mais je partage.




Sandrine L.
http://amourdenfantsetief.blogspot.fr   
   

4 commentaires:

  1. Oh lala qu'elle detresse pour ta fille!! Tu as bien fait! De toute façon les enfants sont tres mechants entre eux!

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    1. Oh que oui ils sont méchant, mais les enfants n'y peuvent rien par contre les adultes oui, personne n'a bougé

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  2. C'est touchant, mon fils en cm2 quand il était à l'école il avait beaucoup des problèmes entre les copains, le peur de la maitresse quand elle a su qu'on ferait l'école à la maison, la sociabilisation.....!! n'importe quoi ...
    Vous êtes la dame avec qui j'ai parlé au téléphone demandant des renseignements pour le contrôle inspection à domicile? sans être indiscrète, mais j'ai vu que vous avez deux filles, et vous me l'aviez dit
    Je suis contente que vous ayez prit la bonne décision, courage!!

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    1. Alors j'ai 4 filles :) mais à l'époque c'était mes 2 filles ainées qui étaient concernées.
      Peut être que je vous ai eu au téléphone, au nom de l'association UNIE, c'est possible lol

      En tous les cas oui aujourd'hui je ne regrette rien du tout.

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