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Un enfant sur dix est victime de harcèlement à l'école



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Article paru le 29 mars 2011

 

 
Près de 12% des écoliers sont régulièrement victimes de harcèlement physique et verbal.
 
Près de 12% des écoliers sont régulièrement victimes de harcèlement physique et verbal. Crédits photo : BORIS HORVAT/AFP 
 

Les garçons sont plus nombreux que les filles à être agresseurs, mais aussi victimes.


DERNIERE MINUTE - Le ministre de l'Education nationale Luc Chatel a annoncé mardi l'installation d'un «Conseil scientifique contre les discriminations à l'école», en particulier chargé de la lutte contre le harcèlement scolaire. Il sera présidé par François Heran, un démographe, ancien directeur de l'Institut national des études démographiques.
Exceptionnelle en France par son ampleur - 12.326 écoliers de 8 à 12 ans ont été interrogés dans 153 établissements -, l'étude sur la «victimation scolaire» présentée mardi par le sociologue Eric Debarbieux, et financée par l'Unicef, est à première vue rassurante. L'enquête révèle que les enfants sont le plus souvent heureux à l'école. Ils sont 88% à s'y sentir plutôt bien ou tout à fait bien et tout autant à plébisciter la relation qu'ils ont avec leur enseignant.
Une minorité importante d'enfants, régulièrement persécutés par des jeunes du même âge, souffre néanmoins à l'école. Le taux de victimes d'un harcèlement qui cumule violences répétées physiques et verbales peut être estimé à 11,7% des élèves. Ce chiffre déjà conséquent monte à 14% pour le harcèlement verbal répété. Dans le détail, un peu plus de 16% des enfants répondent être affublés d'un prénom méchant, 25% ont été injuriés et 14% ont fait l'objet de rejet. Pour les violences physiques, 17% ont déjà été frappés souvent ou très souvent. Les violences entre enfants à connotation sexuelle ne sont pas rares, elles non plus: 20% des élèves disent avoir été regardés aux toilettes, 14% forcés de se déshabiller et 20% forcés d'embrasser un autre enfant. Les vols et le racket concernent moins de 3% des élèves.
 

Violences à connotation sexuelle

Si le fait d'être dans un réseau de l'éducation prioritaire aggrave les risques de violence, « cette aggravation reste faible », affirme l'étude. En revanche, les garçons sont à la fois plus agresseurs et victimes que les filles aussi bien dans le cas de menaces et d'insultes que de moqueries ou de surnoms méchants. Les filles sont légèrement plus victimes de médisances et les médisants sont surtout des garçons...contrairement aux idées reçues. Le voyeurisme aux toilettes est quant à lui également partagé entre filles et garçons.
Toutes les catégories sont liées: une victime d'un quelconque type de harcèlement verbal est bien plus souvent victime de violence à connotation sexuelle, par exemple. Plus de 87% des victimes de harcèlement très sévère sont victime de racket en groupe contre 1,5% en moyenne. Le risque lié aux jeux dangereux augmente aussi avec le harcèlement : 6% des non victimes disent avoir joué au jeu du foulard contre plus de 38% des victimes de harcèlement sévère. Si les sociologues affirment qu'il est « périlleux» de parler d'un «effondrement de l'école élémentaire, quand sont affirmés aussi fortement le bien-être de neuf élèves sur dix», l'enquête livre cependant des résultats « beaucoup plus difficiles» pour une «minorité d'élèves».
Les auteurs rappellent les conséquences des harcèlements répétés: décrochage scolaire, absentéisme, perte d'image de soi, tendances dépressives et suicidaires. Une forte corrélation existe aussi entre le fait de maltraiter ses petits camarades durant les années passées à l'école et celui de connaître des problèmes avec la loi en tant qu'adulte. De même, une recherche a prouvé que 75% des auteurs américains de tirs meurtriers dans des établissements scolaires avaient été victimes de maltraitance entre élèves. Pour s'attaquer à la violence, affirment les sociologues, il faut s'en prendre à toutes ces petites agressions pas forcément graves lorsqu'elles sont prises isolément les unes des autres mais préoccupantes parce que répétées. L'étude préconise la mise en place de programmes de prévention précoce du harcèlement.
 
 
 
Le Figaro
 
 
 
 
 
Sandrine L.
http://amourdenfantsetief.blogspot.fr   
   
 
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