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Parcours de jeunes, de l’échec scolaire à la rue



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Alexandre, 24 ans, ne sait pas où dormir ce soir. Et quand il évoque son passé, il se voit à l’âge de 12 ans, en classe de cinquième à Toulouse. C’est à cette époque qu’il a décidé de quitter l’école, pour de bon. Il souffre alors de l’absence de son père, que sa mère n’arrive pas à compenser. 
 
Il est issu d’une fratrie de cinq enfants dans laquelle il fallait souvent se serrer la ceinture en fin de mois. L’adolescent se rend à l’école avec les vieux vêtements de ses aînés, et un cartable en cuir d’antan.
 
 « J’avais besoin d’attirer l’attention sur moi, je voulais qu’on me regarde, je me suis mis à amuser la galerie, puis à devenir bagarreur »,  se souvient-il. L’équipe éducative du collège ne parvient plus à le gérer. Il se fait exclure. Sa mère, elle aussi, est dépassée. Il est placé en foyer, d’où il fugue pour vivre l’errance.
 
Le parcours d’Alexandre est classique. Une étude de la Fnars a mesuré les difficultés rencontrées par 7 613 jeunes âgés de 18 à 25 ans suivis en 2010, répartis dans 142 structures d’accueil. 
 
 
 

Près de 58 % ont quitté le système scolaire sans diplôme

Sur cet échantillon, 2 395 ont arrêté leur scolarité avant 16 ans, soit 31,5 % d’entre eux. Leur niveau de qualification est très faible : 57,76 % ont quitté le système scolaire sans diplôme, et seuls 10,5 % ont passé le cap du baccalauréat. 
Interrogés sur le principal motif ayant déclenché l’accompagnement social, les jeunes évoquent d’abord la rupture familiale (30,6 %), l’absence de ressources (19 %), et l’absence de logement ou d’hébergement (respectivement 6 et 15 %).
 
Pour Maryse Bastin, directrice du pôle « adolescents jeunes majeurs » du foyer de Lyon, ces situations difficiles trouvent leur source dans un ensemble de facteurs. « C’est vrai que ces jeunes ont souvent souffert de pauvreté monétaire, avec un impact important sur l’école, mais elle se cumule avec une pauvreté relationnelle dans la famille, provoquée par un divorce, ou du fait d’une mère isolée qui ne s’en sort plus avec ses enfants, »  explique-t-elle.
 
 

56,4 % n’ont aucune expérience professionnelle

La plupart de ces jeunes se trouvent par la suite en grande difficulté d’accès au monde du travail. Selon l’étude, 56,4 % de ces 18-25 ans n’ont jamais eu une quelconque expérience professionnelle et, parmi ceux qui ont réussi à décrocher un contrat, seuls 23,4 % ont connu une durée d’emploi supérieure à un an. 
 
Pour beaucoup, c’est le dénuement le plus complet : 63,6 % ne vivent sans aucune ressource, qu’il s’agisse d’un salaire, du RSA, des allocations de chômage ou encore d’une allocation de formation. 
 
C’est le cas d’Alexandre. Le jeune homme a pourtant multiplié les jobs de livreur de pizza, ou de plaquiste dans le bâtiment. Bientôt, il saura s’il fait l’affaire pour un poste de cuisinier, sur lequel il compte pour avoir enfin de quoi trouver un logement.
 
 
 
JEAN-BAPTISTE FRANÇOIS
 
 
 
la-croix.com
 
 


 
 
 
Sandrine L.
http://amourdenfantsetief.blogspot.fr   
   
 
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4 commentaires:

  1. Mesokee le 04/11/2011 à 10h19

    C'est honteux ! Là encore l'école n'a pas joué son rôle de protection ! Le pire c’est que je suis sure que l'EN ne se sent pas responsable et considère que c’est la faute des parents...

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    1. oui je pense aussi

      c'est jamais eux car ils sont des professionnels par contre on revoit la balle aux parents alors que les enfants sont tout de même pour une grande partie dans une école

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  2. Fleau Solution le 11/11/2011 à 14h43

    Une chose est sur, il y a un problème quelque part. Une amis m'avait envoyé une vidéo sur l’éducation en France qui laissait à réfléchir. Suite à celle-ci j'avais écrit cette article il y a quelque temps: http://fleausolution.com/2011/10/trahie-par-notre-gouvernement-leducation-est-en-crise/



    Il reprend la vidéo et en ressort des chiffres catastrophique (exemple : 50% des bacheliers obtiennent un 0/20 à une dictée datant de 1975)

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